Le Transport Patient coûte cher à l’Assurance Maladie et il est urgent de s’intéresser à la cohérence globale des solutions, notamment via la mise en place de téléservices de saisie et de transmission automatique des prescriptions de transport. Néanmoins, les initiatives nationales ne peuvent contraindre l’évolution naturelle du marché.

Avec un coût annuel approchant les 5 milliards d’euros pour l’Assurance Maladie et une progression constante de la dépense depuis plus de 15 ans, le transport sanitaire fait partie de ces nouveaux eldorados de la eSanté ! Plus des 2/3 des prescriptions de transport sanitaire émanent des établissements de Santé et de plus en plus d’éditeurs SIH s’intéressent à cette problématique… en accord ou pas avec les éditeurs spécialisés du secteur. A l’inverse certains de ces éditeurs spécialisés commencent à s’intéresser à la gestion prévisionnelle des lits, aux prescriptions et plus globalement au contexte de prise en charge du patient. Les DSI des établissements de santé peuvent ici prendre la mesure de leur tâche : poser les limites et fédérer l’intégration de ces nouveaux outils informatiques au SIH existant… Les solutions sont diverses et la plupart des acteurs s’intéressent tout autant au transport des patients à l’intérieur de l’établissement (notamment le brancardage) qu’au transport sanitaire externe, en liaison plus ou moins « heureuse » avec les solutions du secteur. Pour les éditeurs spécialistes, le référencement auprès d’une centrale d’achat est une quasi-nécessité. C’est le cas de LENREK Informatique auprès de l’UGAP (solutions THEO et PATTI) ou encore de SMS (Santé Mobile Services) auprès d’UniHA, du Resah (Réseau des Acheteurs Hospitaliers) et de la CAHPP pour ses produits et services OPTIMOS.

 

DOSSIER-Transport-Patients-SYNOVO

Avec SAPHIR, SYNOVO propose une offre spécifiquement dédiée aux sociétés de transport sanitaire avec, néanmoins des capacités d’interopérabilité avec les SI de Santé. Notamment, la possibilité d’intégration de données tierces au module « BI » pourrait permettre de remonter et croiser les informations issues du transporteur et de l’établissement…

Un large panel de fonctionnalités

Même si quelques acteurs SIH de GAP ou de DPI tentent d’intégrer des fonctionnalités de transport, les solutions les plus abouties fonctionnellement sont issus des éditeurs spécialisés. A titre d’exemple, l’approche de GEO SOFT AQUITAINE est de proposer une solution globale de brancardage avec des fonctionnalités dédiées aux unités de soins (saisie simplifiée de la demande, suivi, affichage des retards, gestion des enchaînements de RDV, etc.), aux régulateurs (affectation manuelle ou automatisée, priorisation gestion multi-pools d’activité, transmission automatique de la mission vers le mobile de l’agent, etc.) et aux brancardiers et ambulanciers (suivi des missions sur smartphone, application métier, gestion des acquittements, scan bracelet Patient, signalement des événements indésirables, etc.). Cette offre est constituée de différents modules (optimisation, communication, transmission numérique, etc.) facilitant notamment l’organisation des enchaînements de transports. La plupart des offres incluent des fonctionnalités d’optimisation de la régulation. Le régulateur peut néanmoins consulter les propositions du logiciel et les valider ou pas. Les algorithmes d’optimisation se basent (notamment pour PTAH) sur les temps de transports par autoapprentissage ou le calcul des distances entre les différents services (balisage cartographique). D’autres critères sont tout aussi essentiels : configurations et spécificités des véhicules, planning des agents, type et mode de transport, état du patient, etc. Sans une aide logicielle, il est difficile pour un régulateur de maîtriser l’ensemble des paramètres d’organisation des flux. En règle générale, une application web de type Portail permet l’inscription et le paramétrage des sociétés privées en marché (prise en charge établissement) ou participant au « Tour de rôle » (cas typique d’une prise en charge par l’Assurance Maladie). Chez SYNOVO, ce sont les fonctionnalités d’alertes qui font l’objet d’une attention particulière : non acquittement d’un ambulancier sur une mission, retard sur une intervention, proposition de carence, proposition de contre-délai, absence d’un transporteur sur une garde, etc. Par ailleurs, avec sa solution Saphir-CTI, cet éditeur complète les fonctionnalités de vos équipements téléphoniques en permettant de visualiser instantanément l’identité des appelants mais aussi, de pouvoir en un clic, accéder à leur prochaine mission ou à leur fiche. Le principe du « click-to-call » (composition automatique du numéro) change également le mode de communication avec l’extérieur, que ce soit avec le personnel roulant ou les clients.

 

L’application « Transport » dans le SIH

Aujourd’hui les éditeurs de solutions spécialisées prennent différentes initiatives d’intégration et/ou d’interopérabilité : constitution des fichiers FICH COMP et FICH SUP pour le PMSI, transmission de fichiers au logiciel de GEF. Selon le cas, l’interface GEF peut convertir la demande de transport en commande, récupérer le numéro de commande créé pour le transmettre au transporteur. L’une des difficultés en interfaçage est d’assurer la communication avec les logiciels de régulation des transporteurs compte tenu des disparités technologiques… et de la volonté ou non de certains acteurs ! Un mécanisme d’interfaçage permet d’éviter les ressaisies dans le progiciel de régulation de la société de transport, voire de suivre la prise en charge du patient en temps réel (notamment l’information de « service fait » pour l’acquittement de la mission). De nombreux éditeurs disposent de l’agrément SPEi (service de prescription électronique de transport intégré) de la CNAM qui devient désormais quasiment obligatoire. Lancé en 2017, cette expérimentation, destinée aux établissements disposant d’une plateforme de régulation de transport, permet aux prescripteurs de saisir en ligne la prescription et de la transmettre automatiquement à l’Assurance Maladie. Lors de l’élaboration de la prescription électronique de transport, un exemplaire Patient est remis à l’assuré. Cet exemplaire sert de pièce justificative en lieu et place du CERFA habituel et doit être joint à la facture du transporteur pour le règlement (les transporteurs sanitaires utilisateurs du service SEFI ont la possibilité d’intégrer la prescription électronique directement dans leurs factures élaborées en ligne). Côté fonctionnel, plusieurs éditeurs proposent la télétransmission et facturation CERFA, la gestion des retours NOEMIE ou encore le support PEC+. Une interface avec la Gestion Administrative des Patients permet de faciliter la saisie des demandes et certaines solutions sont interfacées avec les progiciels de Gestion des RDV (bloc opératoire, imagerie, consultations, etc.). Dans plusieurs cas dont GEO SOFT et SYNOVO, le principe des liens contextuels avec les logiciels métiers est privilégié, de même que les principes LDAP/AD et SSO pour les connexions et la traçabilité. La ligne de démarcation entre éditeurs SIH et éditeurs spécialisés en transport est difficile à positionner. La volonté de collaboration entre les acteurs en présence est essentielle. Dans la plupart des cas, les établissements de santé souhaitent rester maître du choix des transporteurs ; qu’il s’agisse d’une prestation à leur charge ou assumée par l’Assurance Maladie. Le taux de transmission dématérialisée des demandes reste encore faible du fait de la non-généralisation de la remontée synchrone des informations d’acceptation et de refus de prise en charge au niveau des applications « métier ». Il paraît difficile pour le moment de supporter les coûts d’intégration de l’ensemble des plateformes du marché mais l’évolution de la réglementation, dictée par le souci d’économie au niveau de l’Assurance Maladie, devrait rapidement faciliter les intégrations et ravir les DSI déjà submergés par l’urbanisation cohérente de leur Système d’Information de Santé !

 

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Magazine :: mySIH n°°043